L'importance du taux d'humidité
dans les piscines publiques
L’humidité est un sujet qui concerne chaque piscine couverte, qu’elle soit privée ou publique. Les consignes d’humidité des halls aquatiques sont déterminantes d’un point de vue énergétique mais sont soumises à des contraintes : hygiène, confort, préservation du bâti. Cet article aborde l’importance du taux d’humidité dans les piscines publiques, son rôle dans le confort des baigneurs et comment maintenir le taux d’humidité à un niveau idéal.
Comprendre le taux d'humidité
Avant de plonger dans les détails de l’humidité dans les piscines publiques, il est important de comprendre ce qu’est le taux d’humidité. L’humidité est, pour simplifier, la quantité de vapeur d’eau présente dans l’air. Elle est souvent indiquée en « humidité relative » qui est un pourcentage : 0% d’humidité relative signifie que l’air est totalement exempt de vapeur d’eau (air parfaitement sec, qu’on ne trouve jamais dans notre environnement) et 100% signifie que l’air est saturé de vapeur d’eau et qu’il ne peut plus en contenir d’avantage (tout apport supplémentaire se condense en brume ou en pluie). Toutes les valeurs intermédiaires existent, bien entendu.
À l’intérieur d’un hall de piscine, l’évaporation des bassins charge l’air en humidité, et la déshumidification du hall se fait généralement en apportant de l’air neuf (c’est-à-dire de l’air extérieur), qui est plus sec.
Pour des raisons sanitaires et réglementaires, le débit d’air neuf doit être suffisant et d’autant plus important qu’il y a un grand nombre de personnes présentes dans le local.
Il est généralement recommandé de maintenir le taux d’humidité entre 60% et 70% dans les piscines publiques pour assurer un environnement de baignade confortable et sain mais les valeurs idéales peuvent varier significativement en fonction de la situation réelle : ensoleillement, température, vitesse de l’air sur les plages, etc.
Comment mesurer le taux d'humidité dans les piscines publiques ?
La mesure du taux d’humidité dans les piscines publiques est généralement effectuée à l’aide d’un hygromètre. Cet appareil peut être placé dans différents endroits de la piscine pour obtenir une mesure précise de l’humidité.
Pourquoi le taux d'humidité est une donnée cruciale dans les piscines publiques ?
Dans une piscine publique, le taux d’humidité a un impact sur au moins trois aspects décrits ci-après :
1. L’aspect économique : augmenter la consigne d’humidité des piscines réduit-il les dépenses ?
En hiver et en intersaison (printemps et automne), l’apport d’air neuf, plus froid que la consigne de température d’air du hall, nécessite d’être chauffé, notamment pour compenser les déperditions de chaleur. Ainsi, plus la consigne d’humidité est basse, plus il faut de débit d’air neuf, ce qui implique plus de consommation de chaleur.
D’autre part, plus l’humidité de l’air est élevée, et moins il y a d’évaporation des bassins et donc de pertes de chaleur des bassins. Cela diminue le besoin de chauffage de l’eau. L’augmentation de la consigne d’humidité mène tendanciellement à une réduction de la consommation de chaleur, à peu près toute l’année.
Laisser le taux d’humidité du hall monter de manière non maitrisée n’est cependant pas sans risques quant à la durabilité du bâtiment (risque de corrosion, de moisissures, etc.). Baisser les dépenses à court terme pourrait coûter cher en futurs travaux de rénovation…
Pour aller plus loin sur l’influence de l’humidité et de la température sur les économies, consultez notre article : Baisser la température de l’air pour faire des économies, une bonne idée ?
2. La santé du bâti des piscines : quel est l’impact de l’humidité et de la condensation ?
La condensation est la transformation de l’humidité de l’air en eau liquide sur une paroi plus froide que l’air ambiant. Ce sont ces gouttelettes qu’on retrouve sur les bouteilles qu’on sort du réfrigérateur, ou la buée sur les vitres en hiver dans notre cas.
Dans les piscines, la condensation est plus dommageable encore que dans les autres types de bâtiments. En effet, le traitement obligatoire au chlore de l’eau des bassins implique que des vapeurs chlorées se mélangent à l’air et condensent avec l’eau sous forme d’acide chlorhydrique plus ou moins agressif. Cette condensation peut ronger les parois sur lesquelles elle se dépose.
Plus l’air est chargé d’humidité (son humidité relative est élevée), plus il aura tendance à se condenser sur une paroi plus froide que lui. À titre d’exemple, un air à 25°C et à 80% d’humidité relative pourra condenser sur une paroi si sa température est inférieure à 21°C alors qu’un air à 60% d’humidité relative ne le fera qu’en dessous de 17°C.
Le risque de condensation dépend donc de deux éléments : l’humidité de l’air et la température des parois du hall. Pour un site donné, plus l’air intérieur est humide et/ou plus la température extérieure est faible et plus le risque de condensation est grand.
3. Le confort des usagers des piscines publiques est impacté par le taux d’humidité
Le confort thermique est une notion complexe tant par le nombre de paramètres l’influençant que par sa subjectivité. En effet, le confort est propre à chacun, selon ses habitudes, son âge, son état de santé, etc.
Le confort thermique peut se résumer à une quantité de chaleur perdue par le corps à travers la peau qui ne soit ni trop faible ni trop élevée. Le corps humain échange de la chaleur avec l’extérieur sous forme de conduction / convection (le contact avec l’air ambiant plus froid), de rayonnement (tout corps chaud émet un rayonnement infrarouge qui emporte de la chaleur vers son environnement), et d’évaporation de l’humidité à la surface de la peau.
Ainsi, le confort dépend de : l’activité physique (repos, position assise, sport etc.), l’habillement, le milieu environnant (air/eau), la température de ce milieu, la température moyenne radiative environnante (la température intérieure des murs et des vitrages), la vitesse de circulation de l’air environnant, le degré d’humidité de la peau (une peau mouillée provoque une plus grande déperdition de chaleur qu’une peau sèche).
Pour des personnes en dehors de l’eau, en considérant qu’il n’y a pas de circulation d’air significative autour d’elles, on considère en général le confort comme une zone bidimensionnelle température-humidité relative (T-HR). Ces zones ne sont pas les mêmes selon que l’on soit sec ou mouillé, mais elles se superposent partiellement.
Dans une piscine publique, il est complexe de trouver un couple (T-HR) qui satisfasse à la fois les baigneurs mouillés et très peu vêtus et les maîtres-nageurs secs et habillés.
Il faut avoir conscience que, quel que soit le réglage choisi, il y aura une partie des personnes présentes qui trouveront leur environnement confortable, une autre trouvera qu’il est trop froid et l’autre trop chaud.
Le meilleur réglage du point de vue du confort viserait à satisfaire un maximum de personnes et particulièrement les personnes les plus sensibles au froid pour des raisons physiologiques (personnes âgées et jeunes enfants).
Comment contrôler de façon optimale le taux d’humidité dans votre piscine publique ?
Pilotage actif Smart Pooling®
Modification en temps réel des paramètres clefs de l’installation pour respecter toutes les contraintes à un coût énergétique aussi réduit que possible.
Réglages classiques
Surconsommation d’énergie par crainte d’altérer le confort ou le bâti.
Il faut considérer l’ensemble des équipements et de leurs interactions, mais aussi les contraintes de chaque activité de la piscine, pour adapter le taux d’humidité et ainsi avoir un équilibre entre :
- La santé du bâti car comme on l’a vu, la condensation peut dégrader la structure ;
- Le confort des baigneurs : un taux d’humidité idéal participe à une plus grande sensation de confort ;
- Les économies d’énergie qui sont aujourd’hui une préoccupation majeure pour tous les exploitants.
Si certains optent pour l’option « choisir une consigne unique toute l’année », ce choix peut endommager l’enveloppe du hall aquatique si la consigne est trop élevée vis-à-vis de la température extérieure, ou entrainer des consommations superflues quand il y a moins de risque de condensation.
La gestion des débits d’air neuf est elle aussi importante pour la consommation énergétique mais elle ne peut être ajustée efficacement qu’en maîtrisant la fréquentation des bassins et leur impact sur la qualité de l’air.
La solution minimale consiste à ajuster régulièrement les réglages en fonction des conditions opérationnelles (météo, fréquentation, qualité réelle de l’eau, etc.) mais cela nécessite de disposer de personnel à la fois expérimenté sur ce site particulier et suffisamment disponible pour procéder à ces ajustements aussi souvent que nécessaire. C’est malheureusement assez rare, les contraintes budgétaires ayant tendance à limiter l’effectif et le turnover des techniciens empêchant d’engranger de l’expérience sur un site donné.
La meilleure solution reste la mise en place d’un système intelligent d’analyse et de détermination de consignes de pilotage optimales à chaque instant. Le Smart Pooling® de Sunny Shark permet de calculer des consignes adéquates en temps réel en fonction de tous les points d’attention cités ici.
De cette manière, la consommation est réduite au strict nécessaire, tenant compte du niveau d’activité, de l’occupation, de la réglementation sanitaire, du risque de condensation avec une marge de sécurité définie, et du confort des usagers.
En résumé
Consigne annuelle unique
- Une consigne trop élevée risque de détériorer le bâti en hiver
- Surconsommation inévitable
- Pas de juste milieu possible
Jeu de consignes selon saison, ouverture/fermeture :
- Surconsommation amoindrie mais toujours réelle
Smart Pooling® :
- Mesure du risque de condensation
- Elimination du risque de condensation
- Prise en compte du niveau d’activité et d’occupation actuel
- Surconsommation évitée
- Prise en compte des notions de confort